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Le doyen des chefs d’État a adressé ses condoléances aux victimes des manifestations lors de son discours d’investiture et a tenu pour responsables des troubles les « politiciens irresponsables ».

À la suite des accusations de fraude électorale le mois dernier, Biya a qualifié le processus électoral de satisfaisant et a félicité l’organisme électoral Elecam.

Selon les résultats officiels, le président de 90 ans a obtenu 54 % des voix, contre 35 % pour son rival, Issa Tchiroma Bakary.

Bakary affirme être le véritable vainqueur du scrutin et accuse les autorités de fraude, des accusations que ces dernières rejettent.

L’annonce des résultats a déclenché des manifestations meurtrières à travers le pays. Selon la Commission nationale des droits de l’homme, au moins 14 personnes ont été tuées et plus de 1 200 arrêtées, tandis que d’autres organisations évoquent un bilan beaucoup plus lourd.

Lors de la cérémonie d’investiture au parlement de Yaoundé, Biya a félicité les forces de sécurité pour avoir réprimé les protestations, sans toutefois aborder les plaintes concernant un usage excessif de la force.

Il a souligné que les élections appartenaient désormais au passé et a appelé les citoyens à travailler avec lui à la construction d’un pays « uni, stable et prospère ».

Biya est arrivé au pouvoir pour la première fois en novembre 1982, après la démission du président Ahmadou Ahidjo. Ses détracteurs affirment qu’il dirige le pays d’une main de fer depuis lors.